Quand The New York Times
s’intéresse à la Kabylie
s’intéresse à la Kabylie
Si les articles sur l’Algérie dans les journaux aux Etats-Unis sont très rares, tout article publié se rapporte presque souvent au terrorisme. C’est le cas de l’article du 14 février 2007 dans le journal du New York Times, le quotidien américain le plus lu, tiré à de plus de 1.100.000 d’exemplaires. C, e journal, qui appartient à la famille Ochs-Sulzberger depuis 1896. a pour devise “Toutes les informations en état d’être imprimés”(1). Mais, sa couverture des événements nationaux et internationaux ne cesse de d'étonner bien nombre de personnes ainsi que l’auteur de cet article.
Le 20 septembre 2006 le journaliste Craig S. Smith, correspondant dece journal à Paris, publia un article sur le couscous de Kabylie intitulé “Le royaume du couscous sur les hauteurs des montagnes algériennes” (2). Par contre, son article du 14 février dernier a insinué que la Kabylie était affiliée à El-Quaeda. Ce n‘est pas la première fois, car plusieurs articles de ce même journal ont lors des événements de 2001 défendu les actions du gouvernement algérien tout en faisant l’amalgame entre le terrorisme qui servit encore en Algérie et le mouvement citoyen.
Voyons les titres des articles sur l’Algérie qui ont paru dans The New York Times(3) – « Les berbères en Algérie refusent les dialogue de paix » (30/06/2003), « L’Algérie veut la paix avec la minorité ethnique berbère » (02/06/2003), « 15 manifestants Berbères arrêtés à Alger » (11/12/2002), « L’Algérie agit pour apaiser les Berbères » (09/04/2002), « L’Algérie fait un geste aux Berbères » (13/03/2002), « La colère berbère en Algérie (20/12/2001), « L’Algérie accepte de considérer les demandes des Berbères » (09/12/2001), « L’Algérie avance vers des meilleurs relations avec les Berbères » (05/11/2001), « L’agitation Berbère menace le gouvernement algérien » (18/06/2001), « deux personnes meurent durant une manifestation berbère à Alger » (15/06/2001), « Nouvelles Violences dans la région berbère » (21/05/2001), « Des Berbères en Colère manifestent en grand nombre » (22/05/2001), « Violence en région berbère »(15/05/2001) et « La colère fait irruption encore en Algérie » (01/05/2001).
Les titres de ces articles ainsi que leurs contenus présentent une image négative des Berbères (en colère, violents, refus) et une image positive du gouvernement algérien (accepte, paix, apaise). C’est à se demander si The New York Times n’est pas une autre version d’El-Moudjahid en ne faisant que défendre le pouvoir à Alger.
Un lecteur averti remarquera que les nombres de victimes du Printemps Noir, à savoir plus de 100 de personnes tuées par les forces de sécurité ainsi que les plus de trois milles ne sont pas mentionnées. Le New York Times n’a pas aussi soufflé un mot sur la farce du vote sur la réconciliation nationale et l’amnistie accordée aux terroristes et aux forces de sécurité.
L’article qui date du 14 février 2007 avec le titre “Une filiale d’Al-Quaeda en Algérie tue six personnes dans des attaques à la bombe contre des postes de police” (4) combine la désinformation et l’amalgame pour noyer le problème de l’insécurité’ en Algérie. Dans cet article, le journaliste écrit dans un des paragraphes que “la Kabylie est « une région montagneuse qui a traditionnellement longtemps résisté au control du gouvernement. Cette région a été la scène des pires batailles durant la lutte algérienne contre le régime colonial français dans vers 1950 et a été le centre de la résistance islamique durant la guerre civile dans les années 1990. Elle a depuis été la base du groupe salafiste” (traduction de l’anglais par l’auteur). Le journaliste Craig S. Smith rapporte que les bombes ont explosé dans les secteurs de Tizi-Ouzou et de Boumerdes, deux secteurs qui font partie de la Kabylie. Sans aucune autre information, un lecteur américain non averti conclura que la Kabylie et les Kabyles sont derrière les actes terroristes et que cette région est affiliée à El-Quaeda. Ce journaliste met la confusion entre le combat pour l’indépendance auquel presque toute la Kabylie a participé et les résidus du terrorisme qui, eux, sont étrangers à la Kabylie.
Mais, il faut peut être rappeler que ce type d’articles ne sert pas seulement le régime algérien mais aussi la Maison Blanche. Comme l’ancien Président Jimmy Carter l’a indiqué dans son livre “Nos valeurs en danger – La crise morale de l’Amérique“ (5), l’Amérique a bien tourné la page des valeurs démocratiques et a aussi fermé les yeux sur le non-respect des droits de l’homme dans les pays avec lesquels elle entretient d’étroites relations économiques. Ceci est bien plus apparent depuis l’arrivée de George W. Bush à la Maison Blanche comme l’a indiqué le journal Los Angeles Times de 12 juillet 2002, le jour où Boutefliqa avait été reçu par l’invité du Président américain à Washington. L’intérêt du New York Times de peindre la Kabylie comme un foyer d’Al-Quaeda, a surpris la communauté amazighe aux USA et a engendré une discussion entres ses membres sur les raisons et les conséquences de ces articles qui sont pleins d’amalgame et qui manquent d’objectivité.
Le lien du New York Times avec l’Administration Bush a été divulgué plus d’une fois. L’année dernière, ce journal a reconnu ne pas avoir publié à temps un article concernant la mise en place par le gouvernement de tables d’écoutes pour un programme d’espionnage domestique au lendemain du 11 septembre 2001. A la demande de l’administration de Bush, le New York Times a attendu plus d’une année avant d’informer le public américain, démontrant donc une auto censure qui satisfait très bien l’Administration américaine. Bien d’autres scandales concernant ce journal pourraient être cités.
Il est vrai que les pays qui entretiennent des relations avec l’Administration de Bush ne sont plus critiqués par les médias américains pour leur politique interne de répression, de manque de processus démocratique et de justice sociale. Ils sont au contraire présentés comme modernes, ouverts à l’économie de marché, sans aucun souci du devenir économique des citoyens de ces pays. Le traitement réservé à Saddam Hussein et la destruction de l’état irakien doivent bien faire peur aux présidents et aux monarques qui oseraient ne pas obéir aux directives de la Maison Blanche.
Dans ses livres, « Les Confessions d’un Tueur à Gages Economique » (6) et « Les secrets de l’empire américain : tueurs à gages économiques, les chacals et la vérité sur la corruption globale » (7), John Perkins, un ancien employé de la National Security Agency travaillant sous couvert d’une firme international CHAS T MAIN, explique bien comment la politique extérieure des Etats-Unis utilise le phénomène de globalisation pour s’accaparer leurs économies des pays du tiers monde. Les prêts d’argent à ces pays sont beaucoup plus important qu’ils puissent rembourser pour ensuite faire intervenir la banque mondiale et le fond monétaire internationale dans le but de contrôler leurs économies. L’Organisation Mondiale du Commerce ne fait qu’accroitre la part des marchés des compagnies ultra-nationales et ne permettent point aux pays de protéger leurs intérêts nationaux et sociaux.
Dans ces livres, l’auteur présente des exemples concrets et explique les trois méthodes utilisées: 1) Corrompre les gouvernements par le biais de boites multinationales (exemple de pays comme la Turquie et l’Indonésie), 2) Assassiner par le biais de la CIA (exemple de Torrijos au Panama), et 3) Envahir avec l'armée américaine (le dernier exemple étant l”Iraq). L’auteur a indiqué que la deuxième méthode n’est utilisée que lorsque la première a échoué et que la troisième n ‘est utilisée que si la deuxième a échoué elle aussi.
Ces révélations n’ont pas évidemment fait les unes des grandes chaînes de télévisions et les grands journaux, laissant la majorité de la population dans l‘ignorance totale de la politique étrangère de la Maison Blanche.
Le silence du Département d’Etat et celui des médias au sujet de la répression sanglante de 2001 en Kabylie ne semblent qu’être très synchronisés (8). L’article du 14 février du New York Times sur la Kabylie vient confirmer que l’éthique journalistique a bien perdu de l’espace et a laissé la place aux affaires.
1. Traduction de l’entête original «All The News That's Fit to Print »
2. Traduction du titre original «High in Algeria's Mountains : A Kingdom of Couscous »
3..Tous les articles du New York Times cités sont disponibles sur le site http://www.nytimes.com/
4. Traduction du titre original «Al-Qaeda Affiliate in Algeria Kills 6 as Bombs Strike Police Stations»
5. Carter, Jimmy, Our Endangered Values, New York, Simon & Schuster, 2005 224 pages
6. Perkins, John Confessions of an Economic Hit Man, Plume, 2005
7. Perkins, John, The Secret History of the American Empire: Economic Hit men, Jackals, and teh Truth about Global Corruption, DUTTON Adult, 2007.
8. Izuran, No. 36, November 2002, page 22.
Le 20 septembre 2006 le journaliste Craig S. Smith, correspondant dece journal à Paris, publia un article sur le couscous de Kabylie intitulé “Le royaume du couscous sur les hauteurs des montagnes algériennes” (2). Par contre, son article du 14 février dernier a insinué que la Kabylie était affiliée à El-Quaeda. Ce n‘est pas la première fois, car plusieurs articles de ce même journal ont lors des événements de 2001 défendu les actions du gouvernement algérien tout en faisant l’amalgame entre le terrorisme qui servit encore en Algérie et le mouvement citoyen.
Voyons les titres des articles sur l’Algérie qui ont paru dans The New York Times(3) – « Les berbères en Algérie refusent les dialogue de paix » (30/06/2003), « L’Algérie veut la paix avec la minorité ethnique berbère » (02/06/2003), « 15 manifestants Berbères arrêtés à Alger » (11/12/2002), « L’Algérie agit pour apaiser les Berbères » (09/04/2002), « L’Algérie fait un geste aux Berbères » (13/03/2002), « La colère berbère en Algérie (20/12/2001), « L’Algérie accepte de considérer les demandes des Berbères » (09/12/2001), « L’Algérie avance vers des meilleurs relations avec les Berbères » (05/11/2001), « L’agitation Berbère menace le gouvernement algérien » (18/06/2001), « deux personnes meurent durant une manifestation berbère à Alger » (15/06/2001), « Nouvelles Violences dans la région berbère » (21/05/2001), « Des Berbères en Colère manifestent en grand nombre » (22/05/2001), « Violence en région berbère »(15/05/2001) et « La colère fait irruption encore en Algérie » (01/05/2001).
Les titres de ces articles ainsi que leurs contenus présentent une image négative des Berbères (en colère, violents, refus) et une image positive du gouvernement algérien (accepte, paix, apaise). C’est à se demander si The New York Times n’est pas une autre version d’El-Moudjahid en ne faisant que défendre le pouvoir à Alger.
Un lecteur averti remarquera que les nombres de victimes du Printemps Noir, à savoir plus de 100 de personnes tuées par les forces de sécurité ainsi que les plus de trois milles ne sont pas mentionnées. Le New York Times n’a pas aussi soufflé un mot sur la farce du vote sur la réconciliation nationale et l’amnistie accordée aux terroristes et aux forces de sécurité.
L’article qui date du 14 février 2007 avec le titre “Une filiale d’Al-Quaeda en Algérie tue six personnes dans des attaques à la bombe contre des postes de police” (4) combine la désinformation et l’amalgame pour noyer le problème de l’insécurité’ en Algérie. Dans cet article, le journaliste écrit dans un des paragraphes que “la Kabylie est « une région montagneuse qui a traditionnellement longtemps résisté au control du gouvernement. Cette région a été la scène des pires batailles durant la lutte algérienne contre le régime colonial français dans vers 1950 et a été le centre de la résistance islamique durant la guerre civile dans les années 1990. Elle a depuis été la base du groupe salafiste” (traduction de l’anglais par l’auteur). Le journaliste Craig S. Smith rapporte que les bombes ont explosé dans les secteurs de Tizi-Ouzou et de Boumerdes, deux secteurs qui font partie de la Kabylie. Sans aucune autre information, un lecteur américain non averti conclura que la Kabylie et les Kabyles sont derrière les actes terroristes et que cette région est affiliée à El-Quaeda. Ce journaliste met la confusion entre le combat pour l’indépendance auquel presque toute la Kabylie a participé et les résidus du terrorisme qui, eux, sont étrangers à la Kabylie.
Mais, il faut peut être rappeler que ce type d’articles ne sert pas seulement le régime algérien mais aussi la Maison Blanche. Comme l’ancien Président Jimmy Carter l’a indiqué dans son livre “Nos valeurs en danger – La crise morale de l’Amérique“ (5), l’Amérique a bien tourné la page des valeurs démocratiques et a aussi fermé les yeux sur le non-respect des droits de l’homme dans les pays avec lesquels elle entretient d’étroites relations économiques. Ceci est bien plus apparent depuis l’arrivée de George W. Bush à la Maison Blanche comme l’a indiqué le journal Los Angeles Times de 12 juillet 2002, le jour où Boutefliqa avait été reçu par l’invité du Président américain à Washington. L’intérêt du New York Times de peindre la Kabylie comme un foyer d’Al-Quaeda, a surpris la communauté amazighe aux USA et a engendré une discussion entres ses membres sur les raisons et les conséquences de ces articles qui sont pleins d’amalgame et qui manquent d’objectivité.
Le lien du New York Times avec l’Administration Bush a été divulgué plus d’une fois. L’année dernière, ce journal a reconnu ne pas avoir publié à temps un article concernant la mise en place par le gouvernement de tables d’écoutes pour un programme d’espionnage domestique au lendemain du 11 septembre 2001. A la demande de l’administration de Bush, le New York Times a attendu plus d’une année avant d’informer le public américain, démontrant donc une auto censure qui satisfait très bien l’Administration américaine. Bien d’autres scandales concernant ce journal pourraient être cités.
Il est vrai que les pays qui entretiennent des relations avec l’Administration de Bush ne sont plus critiqués par les médias américains pour leur politique interne de répression, de manque de processus démocratique et de justice sociale. Ils sont au contraire présentés comme modernes, ouverts à l’économie de marché, sans aucun souci du devenir économique des citoyens de ces pays. Le traitement réservé à Saddam Hussein et la destruction de l’état irakien doivent bien faire peur aux présidents et aux monarques qui oseraient ne pas obéir aux directives de la Maison Blanche.
Dans ses livres, « Les Confessions d’un Tueur à Gages Economique » (6) et « Les secrets de l’empire américain : tueurs à gages économiques, les chacals et la vérité sur la corruption globale » (7), John Perkins, un ancien employé de la National Security Agency travaillant sous couvert d’une firme international CHAS T MAIN, explique bien comment la politique extérieure des Etats-Unis utilise le phénomène de globalisation pour s’accaparer leurs économies des pays du tiers monde. Les prêts d’argent à ces pays sont beaucoup plus important qu’ils puissent rembourser pour ensuite faire intervenir la banque mondiale et le fond monétaire internationale dans le but de contrôler leurs économies. L’Organisation Mondiale du Commerce ne fait qu’accroitre la part des marchés des compagnies ultra-nationales et ne permettent point aux pays de protéger leurs intérêts nationaux et sociaux.
Dans ces livres, l’auteur présente des exemples concrets et explique les trois méthodes utilisées: 1) Corrompre les gouvernements par le biais de boites multinationales (exemple de pays comme la Turquie et l’Indonésie), 2) Assassiner par le biais de la CIA (exemple de Torrijos au Panama), et 3) Envahir avec l'armée américaine (le dernier exemple étant l”Iraq). L’auteur a indiqué que la deuxième méthode n’est utilisée que lorsque la première a échoué et que la troisième n ‘est utilisée que si la deuxième a échoué elle aussi.
Ces révélations n’ont pas évidemment fait les unes des grandes chaînes de télévisions et les grands journaux, laissant la majorité de la population dans l‘ignorance totale de la politique étrangère de la Maison Blanche.
Le silence du Département d’Etat et celui des médias au sujet de la répression sanglante de 2001 en Kabylie ne semblent qu’être très synchronisés (8). L’article du 14 février du New York Times sur la Kabylie vient confirmer que l’éthique journalistique a bien perdu de l’espace et a laissé la place aux affaires.
1. Traduction de l’entête original «All The News That's Fit to Print »
2. Traduction du titre original «High in Algeria's Mountains : A Kingdom of Couscous »
3..Tous les articles du New York Times cités sont disponibles sur le site http://www.nytimes.com/
4. Traduction du titre original «Al-Qaeda Affiliate in Algeria Kills 6 as Bombs Strike Police Stations»
5. Carter, Jimmy, Our Endangered Values, New York, Simon & Schuster, 2005 224 pages
6. Perkins, John Confessions of an Economic Hit Man, Plume, 2005
7. Perkins, John, The Secret History of the American Empire: Economic Hit men, Jackals, and teh Truth about Global Corruption, DUTTON Adult, 2007.
8. Izuran, No. 36, November 2002, page 22.