Je me suis rendu ce matin aux Ministères des Affaires Étrangères aux Plateaux des Annassers pour légaliser un extrait de naissance ainsi que sa traduction en espagnole. Bien qu’il y ait un parking près des bureaux d’État Civil a l’intérieur du ministère, il était fermé aux clients. Un policier m’a suggéré de garer ma voiture de l’autre côté de la rue Khelifa Othmane près d’un bâtiment (Pour y accéder, il faut repartir, traverser un tunnel, faire demi-tour et retraverser le tunnel dans l’autre sens et espérer trouver une place où garer.)
Légende :
0 – Où garer la voiture, 1 - Porte d'entrée pour obtenir un document pour légaliser un autre. 2 Parking pour l’État civil (maintenant ferme pour les clients), 3 - Bureau de l'État Civil
Je gare ma voiture et traverse la rue, et j’arrive au guichet du bureau pour les légalisations et je me vois donner le numéro 35 pour pouvoir déposer les trois documents alors que le numéro affiche le no. 29. L’agent me demande d’attendre à l’extérieur. Une jeune et charmante fille de grande taille arrive derrière moi et obtient le numéro 36. Un jeune homme tenant dans sa main au moins cinq passeports et d’autres document obtient le numéro 37. Nous attendons tous à l’extérieur. Je vois le No. 37 en train de feuilleter ses documents. Il interrompt une autre cliente au sujet des timbres de taxe de 20 dinars qui doivent être collés derrière tout document qui doit être légaliser. Il lui en manque quinze. Et comme par hasard, la jeune fille en a beaucoup et lui remet quinze. Il la paie et la remercie. (Je commence à penser qu’il faut avoir sur soi peut-être plus que quinze timbres de taxe. Une centaine pourrait suffire pour année.)
Les clients avant moi se font appeler par les noms, se voient remettre leurs documents légalisés et partent. Je regarde le numéro affiche’ et il est passé de 33 à 36, mais j’avance et j’arrive au guichet et que moi j’ai le numéro 35. Je dépose mes documents et je retourne m’asseoir. Puis la fille avec le numéro 36 et le jeune au numéro 37 eux aussi déposent leurs documents. Et nous nous asseyons à une distance plus petite recommandée par le gouvernement à cause du COVID-19 (même pas un mètre).
Les documents sont acheminés dans des bureaux derrière le guichet pour légalisation et à leur retour, l’agent appelle le nom qui figure sur les documents et c’est ainsi que j’apprends qu’il fallait l'écouter pour recueillir mes documents.
Une dizaine de minutes plus tard, un nom est prononcé et la fille au no. 36 recueille ses documents et quitte l’état civil. Puis le jeun homme au no. 37 recueille les siens, revient s’asseoir sur un banc à l’extérieur, lit et arrange ses multiples documents en groupe. C’est à ce moment-là que je me demande que quelque chose ne fonctionne pas aux Bureaux de l’État Civil du Ministère des Affaires Étrangères. Je commence à m’approcher du guichet – tout en évitant d’énerver ces agents dont l’humeur peut passer à la colère que vous osez leur demander un simple renseignement. (N’avez-vous point vu ces agents de bureaux sourire et être gentils avec leurs collègues et puis soudainement froncer les sourcils et faire une grimace quand vous les approchez car ils n’aiment point être dérangés….) Mais avant que j’arrive au guichet, je remarque que le jeune au no. 37 m'a déjà devancé et essaye de rendre deux ou trois documents à l’agent – je n’entendais pas ce qu’il disait à l’agent. Je croyais qu’il indiquait que quelques-uns de ses papiers n’ont pas été légalisés. Mais, ce n’était point le cas. L’agent les reprend, les lit et je l’entends appeler mon nom, et c’est là que je comprends que les Bureaux de l’État Civil du Ministère des Affaires Étrangères sont désordonnés et que les clients doivent faire attention à ce qu’ils remettent et à ce qui leur est remis.
L’agent me remet met trois documents et répète deux fois ‘Asmah-ana’ (Excuse nous).
« Jamais », j’ai pensé et c’est pour cela que j’écris cette histoire. Je rattrape le jeune homme du 37 et je leur remercie pour avoir vérifié les documents qui lui ont remis avant de quitter les lieux.
« J’habite à Ait-Ouertilane (*), mon ami », me lance-t-il ?
Je me rends compte que ce jeune n’avait pas vérifier ses documents, il serait parti avec mes documents. Les Bureaux de l’État Civil du Ministère des Affaires Étrangères ne sauraient pas comment mes documents auraient disparu et, à qui par erreur, ils auraient été remis. Et en Algérie indépendante, le bureaucrate est roi, l’agent du guichet a toujours raison, et le citoyen est à leur merci.
Autant que je sache, je déclare sur l’honneur que les faits reportés ci-haut sont vrais et que c’est ma première expérience de la bureaucratie en Algérie depuis que j’y réside plus en permanence depuis plus de 30 ans.
(*) Ait-Ouertilane est presque à 250 km d’Alger.